Les serviteurs du prince Kaldrass
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 Blondes, brunes, rousses... Je vous aime toutes !

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AuteurMessage
Axalis
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Axalis


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MessageSujet: Blondes, brunes, rousses... Je vous aime toutes !   Blondes, brunes, rousses... Je vous aime toutes ! Icon_minitimeJeu 19 Mai - 0:40

Voici désormais plusieurs jours que j’étais de retour à ma patrie. Ou quelques semaines...
Je ne sais plus bien. Je m’en fous à vrai dire. La notion du temps est vraiment le cadet de mes soucis.
Tout ce qui m’importe, là, maintenant, c’est avec qui je finirais la nuit.
En fait non, même pas. Il s’agirait plutôt de finir la nuit, peu importe avec qui. Pour qu’ensuite une autre foutue journée commence et que ce manège incessant reprenne jusqu’à plus soif…

Accoudé à une table poisseuse, dans l’antre de débauchés, de pilleurs et d’ivrognes, au cœur de Nedmor la belle. La luxuriante. La florissante.
Qui s’adonne à la luxure dans la fleur nocturne. L’idée me fit sourire.
Je ne prêtais guère à la faune qui m’entourait, composée des parias de la société… Et de toute manière vu mon état, j’aurais du mal. Une chose et une seule m’intéressait.
Mes yeux coulaient le long de la blonde qui me faisait face. Douce, sensuelle, un peu amère.
Cette charmante possède du caractère.
C’est décidé.
Je finirais avec toi cette nuit.
Même si tu t’offres toute entière, tes lèvres sont étroites d’accès. Fines et pourtant si difficiles à briser.
As-tu deviné ? As-tu compris que je voulais noyer mon chagrin avec toi, dans toi, en toi. Mais tu sais que cette nuit je verrais tout, sauf toi. Je ne verrais qu’elle.
Laki.
La connais-tu ? C’est une sombre aquamancienne au cœur de glace qui aime dans un souffle gelé défaire ses ennemis, et même ses alliés, paraît-il.
Non, non. Rien de tout cela en vérité.

Dès le premier regard, j’avais percé son masque de givre. Dès le premier regard, je l’avais vaincue. J’avais compris qui elle était vraiment, que sa froideur apparente n’était qu’un refuge, un recours pour échapper aux autres et à ce monde qui l’entourait.
Entre mes bras, elle aimait à se réchauffer alors que pourtant, d’entre nous deux, ce fut toujours elle la plus chaleureuse. Plus torride encore que les flammes infernales du monde souterrain. Plus généreuse que les cornes d’abondance du royaume céleste. Plus…
Ho, pardon, je t’ennuie.
Tiens tu as échangé ta parure d’ocre pour une chevelure brune… Est-ce déjà un autre jour dans une autre taverne près d’une autre demoiselle ? Peut-être devrais-je prendre un peu plus garde au temps. Enfin cela n’est pas bien important, j’aime les brunes. Aucune amertume ou presque, les plus douces d’entre toutes, et une force sans pareille. Je t’étreindrais avec force cette nuit. Tu seras mienne, entière, pleine. Et je t’abandonnerais, vidée, sans vie, au détour d’une ruelle. Je prendrais ma force au creux de tes reins. J’en ai besoin pour survivre, survivre à son souvenir et faire disparaître le teint fantomatique qui me tient sur le visage.

T’ais-je parlé de Laki ?
Hé bien vois-tu tu es toute mienne cette nuit, j’avais eu l’audace de la penser toute mienne pour la vie. L’ironie, c’est que c’était moi son esclave. J’ai quitté les miens pour rejoindre la Chevauchée Ecarlate, pour la rejoindre elle, dans ce monastère austère. Déjà que nous nous voyions moins souvent, elle partit seule au lac du chasseur de temps. Elle était encore sans moi lorsqu’elle fut brigande et lorsqu’elle revint sous l’étendard couleur de sang, ce n’est plus la Chevauchée qu’elle choisit comme asile. Je n’ai rien fait, je n’ai rien dit. Et j’ai fermé les yeux lorsque je la rejoignais et voyais partir au détour d’une ruelle la silhouette familière d’une connaissance de vieille date.
Tu aurais compris n’est-ce pas ?

Ecarquillant les yeux, je me retrouvais à terre, le dos trempé d’un liquide poisseux. Une ravissante rousse me tendait la main, riant aux éclats de ma déconfiture. Je saisis sa main et l’occasion pour faire plus ample connaissance et avoir une chance de croquer son innocence.
Son regard mousseux et pétillant m’offrait mille promesses qui se déliaient au creux de son antre humide. Je ne me fis pas prier. Encore une victime sacrifiée sur l’autel de ma jouissance. Pour mon seul et unique plaisir. Peu importe le nombre, il me les faut toutes, quelles que soient leurs contrées d’origines, leurs couleurs, leurs saveurs pour que je leur arrache leur vertu. Et que dans une dernière aspiration j’abandonne leur corps glacé et sans vie.

Car je ne suis plus seul maintenant, chaque soir, chaque nuit, chaque matin elles passent, repassent et trépassent entre mes lèvres. Dans un ballet morbide sans fin où je suis le seul maître, où elles dansent pour moi telles des marionnettes maudites. Dociles, mutines et futiles, elles sont mes esclaves et je leur en rends grâce car elles m’apportent le bonheur. Je suis libre ainsi, sans aucunes chaînes à mon cou et à mes chevilles de celles imposées par la société, les codes, la morale et tout ce qui s’ensuit. Même dans un bout de pays en guerre, on se préoccupe encore de ce genre de choses haha !
Hé bien plus moi, je n’ai pas besoin de tout cela ni de mes amis, ni de ma Laki… Car j’ai mes p’tites demoiselles à mon service, changeant de visage, de caractère et de forme pour me divertir.
Tiens, j’ai beau être le plus heureux des hommes, roi de ces dames, quelque chose me fait mal… Ca vient de ma poitrine, comme un trou béant… Et voilà que quelque chose de mouillé coule le long de ma joue. Une larme ? Elle glisse, s’arrête deux secondes au creux de mes lèvres puis tombe dans le liquide ocre sur la table. La rousse que je tenais entre mes mains.
Hé, ce serait du gâchis de ne pas finir une telle bière…

Tiens, elle me semble bien amère. C’est ça le goût du bonheur ?
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