Près de la tannière.
Epuisé après sa longue marche depuis le temple de Nowenlud, le viel homme venait de remettre ses derniers effets à Kezeg.
Il avait fait hurler son banquier, qui avait tenté de le baratiner pendant des heures sur la grande sécurité dont bénéficiait son réseau banquaire, ainsi que sur les interêts non négligeables que ses services proposaient.
Atlyre avait finalement obtenu gain de cause, et le banquier un solide coup de baton, agrémenté d'un bon juron.
C'est avec grands regrets qu'il se résignait ainsi à laisser ainsi ses amis, son foyer, sa famille. Il espérait de tout coeur, avec maints renforts de prières à toutes les divinités qu'il connaissait, qu'ils finissent par faire triompher leur juste cause, et, par dessus tout, qu'ils soient épargnés par les ravages de la guerre.
Son maigre paquetage sur l'épaule, épuisé par une vie de combat dont l'issue ne daignait se profiler, le viel homme pris la route.
Destination ? Il n'en avait aucune idée.
Il avait embarqué en fin d'après midi sur sa carriole à la stabilité plus que précaire, sa vielle mule arnachée à l'avant. Pour espérer ne pas avoir a finir à pied, et ménager sa monture, il avait du se contenter, non sans maugréer, de ne prendre avec lui qu'un modeste tonneau en plus de sa gourde habituelle.
On dit qu'il serait retourné aux ruines du temple qui abrita sa jeunesse, près des hauts Monts Escarpés, là où la neige ne relachait jamais son étreinte.