trahison

au coeur de la foret un homme était adossé à un arbre.
ses yeux étaient secs mais ils trahissaient une profonde tristesse.
il venait d'apprendre la nouvelle... un frère de plus était parti, un frère de plus avait trahi.

en repensant à ce qu'ils avaient échangés ensemble une larme finit par couler de son oeil gauche.
quand la larme toucha le sol il hurla au monde, à ce frère parti, lui aussi:

tu nous trouvais trop faible, pas assez organisé, mais qu'as tu fait pour que ça change! depuis que je te connais devant chaque défaite tu n'as jamais choisi que la fuite!!!
est-ce ça ton honneur!
est-ce ça ton courage?
est-ce ça pour toi la seule façon d'être plus fort??
comment crois-tu que tes nouveaux frères te feront confiance? en rapportant nos têtes? en rapportant nos coeurs? NON!! on ne fait pas confiance à ceux qui sont prêt à trahir leurs frères. maintenant tous, amis ennemis, tous quand nous nous adresseront à toi nous sauront qu'a tout moment tu peux trahir. Plus jamais personne ne te fera confiance! sache le et assume les conséquences de tes actes: vie dans le déshonneur jusqu'à ta mort, voila ta malédiction pour avoir trahi tes frères et tes amis.

l'homme se rassit car pendant son appel il s'était levé mais il gardait le point levé.
après plusieurs minutes qui semblaient interminables il finit par rabaisser le poing et dit tout bas

je te tuerai, quelque soit ta puissance je te tuerai pour qu'enfin tu puisses reposer éternellement dans la terre où ta traîtrise sera oubliée.

peu de temps après l'homme avait disparu et la foret était devenue aussi silencieuse qu'un tombeau.

Alteron choisissait souvent ces bois couronnant les hauteurs de Fuisserage d'un vert heureux pour cuver sa dernière réflexion philosophique. Après tout, un tonnelet tenait plus chaud qu'une auberge, et la somnolence qui suivait ne faisait fuir aucun habitué de cet endroit, ni les amoureux transis en quête de solitude, ni les bêtes sauvages qui avaient adopté le moine tonsuré.

Son réveil fut d'autant plus brutal qu'il crût reconnaître son propre cri de désarroi en apprenant la traîtrise des Gardiens de Kaldrass. Basculant sur la gauche pour en vérifier la provenance, il dut lutter pour réprimer un accès de nausée. Il entraperçut enfin un jeune soldat, qui lui parut familier, mais dans la détresse, chaque exilé lui paraissait également familier...

Un seul propos parvint à ses oreilles avant que le jeune homme ne le laisse à confronté à lui-même : "... je te tuerai...". A ces mots, il comprit que Kaemeron l'avait retrouvé, et qu'aucun tonnelet ne le cacherait à Son regard. Il comprit, et, se relevant avec douleur, prit le chemin de la taverne de Fuisserage, décidé à rendre aux siens ce qu'il n'avait jamais eu : la reconnaissance.

[HRP]La suite ici ^^[/HRP]