Heures sombres en nos terres…
Au pieds des murailles un enfant pleurait.
Vers lui, une louve vint se pencher.
Effrayante vision qui aux yeux neufs s'offrait.
Les bras chétifs sur la triste mine vinrent se lever.
Ne me mangez pas…
Pas moi ?
Je n'ai rien fait…
Loin de toute noirceur,
La patte se fit douceur.
Qui du grand méchant loup,
Veut la peau au cou ?
Me voilà…
Moi cannibale ?
Par tout les saints…
Le vent vint caresser,
Au son paisible les faits.
L'enfant se laissa bercer,
A la mélodie des fées.
Vous…
Vous parlez ?
Alors vous n'allez pas me croquer…
Le sourire vint éclairer,
Des tristes figures les traits.
La mystérieuse s'assit,
Aux côtés du cœur meurtri.
Non…
De cette viande là je ne mange point.
Sèches donc ces pleurs qui ternissent visage si doux…
D'un mouchoir tendu,
La glace fut rompue.
L'innocent se calma,
Son malheur raconta.
Mon ami…
Il ne l'est plus !
Il m'a volé le pain… qu'allons nous manger…
Et les pleurs de retentir,
Dans la gorge sans en finir.
De sa bourse, une pièce d'or,
La louve tira sans effort.
Tiens…
Les félons ne connaissent pas la faim.
Pourquoi les braves gens eux devraient la sentir…
Hésitante la main de tendit,
Et de la précieuse se saisit.
Aux lèvres de remercier,
Aux yeux de s'interroger.
Mais pourquoi ?
Pourquoi il a fait ça ?
Dis… tu sais toi ?
Vers les cieux de se lever,
Le regard de la louve questionnée.
Comment expliquer à l'innocence,
De la cupidité la sentence…
Félonie…
Traitrise sans nom que celle d'un ami.
La cupidité plait à ceux qui d'amitié ne connaissent le nom.
L'enfant se releva,
Sa bienfaitrice il embrassa.
Des ses bras d'enfant,
Qui vous enlacent innocemment.
Je dois partir…
Le marché est encore là.
Je dois ramener du pain pour ma famille…
Elle le regarda s'éloigner,
Dans la tiédeur de la matinée.
Derrière elle se tenait,
Lieu de traitrise et stupidité.
Vas…
Puisse le sort te montrer la voie.
Et le destin t'éloigner de ces pas qui dans les abysses mènent les hors-la-loi…
Elle demeura là pensante,
Jusqu'à la nuit tombante.
En son esprit, bien viles pensées,
Par l'effort il lui fallut chasser.
Heures sombres en nos terres,
Quand y règnent félons et traitres.
Heures terribles pour Kaldrass,
Quand de ses armées se lassent…
Honnêtes combattants,
Depuis trop longtemps,
Bafoués et dérobés,
Par cupides sans nom…
Relevons nous mes frères,
Faisons nous légions,
Et de ce dicton,
Rappelons la lyrique mère.
"Bien mal acquis ne profitent jamais."
Aux honnêtes viendra l'amitié.
Aux fidèles, vrai trésor sera donné.
Quand aux autres… qu'ils soient damnés.