Je suis né dans une petite ville portuaire, sur la côte du Royaume. Mon père était tisserand, et ma mère s'occupait de la maisonnée. Le jeune Kevril Ordnan a toujours été un enfant assez fermé aux autres, se gardant bien de faire savoir ce qu'il voulait ou non. Je fut longtemps un vrai casse-tête pour mes parents. Je grandi en aidant ma mère à la ferme.
De taille moyenne, j'étais alors d'une santé robuste pour mon age, ce qui me valu de toujours être épargné par les autres enfants, moins calmes que moi. Ne m'étant jamais amouraché, on ne me connu alors que solitaire.
Lorsque j'atteint un age où chaque enfant commence à se détacher de ses parents, je m'instruisit des possibilités qui s'offraient à moi. A l'époque, Mandural était encore en vie, et ses deux fils étaient encore jeunes. Rejoindre la fiere armée Alidhanne me séduisait, et c'est ainsi qu'un jour je quittait mon domicile pour apprendre les armes.
La caserne se trouvait dans autre ville, et la route me prit quelques jours de marche. C'était une bourgade de taille convenable, je reçu les indications des habitants qui auraient du me conduire à bon port. Cela dit, dans mon empressement, je fis une erreur, et je poussais la porte du temple qui jouxtait la caserne.
Finalement, je revetit la toge monacale, mais elle me seyait fort peu. J'avais grandi, et forci. Le moine chargé de me vétir avaiteu les plus grandes peines à trouver un habit qui pu m'aller, car la plupart des autres résidents étaient plutôt frêles.
Elève de piêtre attention, mes soins avaient plus de chance d'achever mon patient que de le soigner, aussi je provoquais le mécontentement de mes instructeurs. Lors des temps libres, assez fréquents en dehors des temps de priêre et d'enseignement, les moines se dirigaient pour la plupart vers les bibliotheques ou les salles de méditation.
Mes pas à moi me guidaient hors du monastere, dans la cour de la caserne, et j'avais tôt fait d'ôter mon habit pour observer puis participer aux entrainements des futurs membres de l'armée royale.
Je passa une grande partie de ma vie entre monastere et caserne, et j'atteint bientôt l'age d'une personne mûre. Je m'étais laisé pousser une petite barbe, aussi noire que mes cheveux. Toujours renfermé sur moi même, je me détendais seulement en m'entrainant aux armes.
Finalement, Mandural mourut. Galoregor acceda illégitimement au trône, et le Prince fut écarté.
L'activité s'intensifia dans la caserne, et la plupart de mes anciens camarades s'en allèrent, rejoignant tantôt la garde du roy, tantôt, en désertant, celle du prince. Le monastere me semblait plus vide que jamais, sans substance.
Peu de temps après, je décidait de quitter cet établissement pour suivre ma route.
J'avais rendu ma toge, et j'investissait mes maigres économies dans un long et sombre manteau à capuchon.
Je rejoignit finalement les rangs du Prince, et bien que je me présenta encore comme moine, on se rendit bien vite compte que mes capacités de soigneurs étaient plus que limitées. En revanche, ma corpulence et ma manière de manier l'épée et la hache me valurent une place à fuisserage. Je portais toujours mon manteau, et souvent ma capuche était rabattue sur mon visage.
Kevril Ordnan devint Kevril Noirmantel.